8 bis
Bientôt huit mois.
Huit mois de grossesse.
Huit mois d'attente et d'impatience.
Huit mois à attendre ma revanche sur la césarienne.
Un ventre énorme. Une petite fille qui va bien. Une grossesse qui se passe bien sorti d'une petite anémie et d'un peu de diabète.
Mais putain, huit mois.
Huit mois à aller de rendez vous en rendez vous. Le gynéco, la sage femme.
Huit mois à batailler contre le gynéco pour éviter une nouvelle césarienne. Quatre avec la sage femme à m'entendre dire que "ce serait trop dommage de ne pas essayer, tu es arrivée à dilatation complète et le pc était normal donc ça aurait pu passer, même si t'es très léger juste à la radio".
Huit mois à rêver cette rencontre.
Et je m'écroule. J'ai peur. Peur de la douleur, oui, mais surtout peur que ça se passe mal. Comme pour son frère.
Peur de retomber sur la même gynéco de garde, cette connasse. (Parenthèse pour dire que pourtant elle a bonne réputation et habituellement ce serait une accoucheuse super, alors ?). Peur de céder à la péridurale, encore et puis l'arrivée du cortège des protocoles qui s'entraînent les uns les autres, de la position poulet de bresse, et de finir encore en césa. Peur d'être dépossédée de notre naissance, même si ça devait se passer "bien", que les protocoles s'enchaînent malgré mon refus.
Alors, comme une grosse conne, à huit mois, je me dis que peut être, ce serait mieux une césa programmée. Pauvre conne, qui tremble face à tout ce qu'elle s'est battue pour obtenir. Pauvre conne qui cède à la panique, alors même que le gynéco n'essaie même plus d'en parler.
Pauvre conne.