Don't touch !

Publié le par Maman Libre

Suite au dernier billet de Dix Lunes, "Pas touche !" sur son excellent blog, je ne peux m'empêcher depuis quelques jours de m'interroger.

 

Ce billet revient sur le cas de la patiente d'une de ses consoeurs, qui n'a pas voulu de contact physique (massage, main posée), de la sage-femme, durant son accouchement. Parce qu'elle ne supportait pas.

 

Et cette histoire m'a renvoyée à ma propre histoire, à cet accouchement douloureux, dans cette clinique plus au chiffre qu'autre chose.

 

Je suis arrivée vers 7h du matin, contractions violentes et douleur insupportables, toutes les deux minutes. Je ne suis bien qu'assise sur les toilettes, ou alors penchée en avant. Toutes les respirations du mondes, toutes les pensées apaisantes que je m'impose n'y changent rien.

 

Une première sage-femme passe pour me faire un monitoring. Il faut donc que je m'allonge. Cinq minutes plus tard, je vomis tripes et boyaux tant la douleur est monstrueuse. Je me relève.

 

Après le monito, une seconde sage-femme vient. Me voit pliée en avant. Et commence à poser ses mains sur moi. Vouloir me rassurer, me masser. J'ai juste dit, sur un ton très autoritaire : " NE ME TOUCHEZ PAS".

 

Ok. Elle part, soufflant un peu.

 

La suite... Douleur grandissant, désespoir de ma part. Demande de péridurale, allègrement acceptée d'ailleurs. Dos. Poussée dirigée, bassin trop étréci, forceps, gynéco très pressée de se tirer, forceps, bloc, anesthésie générale, forceps, césarienne.

 

Et donc, je m'interroge. Cette sage-femme, vexée, blessée peut être, aurait-elle accepté la péridurale pour se débarrasser de la personne qui l'a envoyée bouler ?

 

Lui ai-je fait, sur le coup, du mal ? Déclenchant ainsi la suite triste et douloureuse des événements ?

 

Pourquoi, simplement, n'a-t-elle pas cherché, demandé, si une autre façon de m'accompagner, sans pour autant me toucher, aurait pu m'aider ?

 

M'a-t-elle volontairement laissé abandonner la partie, préférant s'occuper de personnes plus tactiles ou silencieuses quant à ses appositions manuelles ?

 

Suis-je l'origine de ce merdier ? L'est-elle ?

 

D'où me vient ce sentiment que, si elle était allée au delà de cette phrase, tout aurait changé, très probablement ?

 

Je n'éprouve pas de rancune, simplement, je m'interroge.

 

Si une sage-femme passe par là, et qu'elle a une piste de réponse, je prends.

Publié dans Maternité

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