Pas touche, Tuche !

Publié le par Maman Libre

Cette semaine, monsieur l'homme avait décrété que nous regarderions le film "Les Tuche"...

 

Je vous passe sur les détails techniques, sachez juste que figurent au casting Isabelle Nanty (Cathy, la mère), et Jean Paul Rouve (Jeff, le père). Tous deux comédiens chevronnés.

 

Le pitch ? À Bouzolles (comme bouseux ?), Jeff, Cathy et leurs marmots sont connus comme le loup blanc. Ce sont des beaufs, extra beaufs, vivant des aides sociales et s'y complaisant allègrement. Ne surtout rien foutre de sa vie, telle est leur philosophie. Le fils aîné rêve de devenir chômeur, comme le père, la fille veut être une star de la chanson, bien que dénuée de talent. La grand mère s'est murée dans dialecte totalement inexistant pour ne pas avoir à leur parler, la mère est une fainéante sans imagination, et ne sachant faire que des frites ou du gratin de pommes de terres. Les deux, le dimanche. Quant au cadet, Donald, dit Coincoin, c'est un peu l'intello caché de la famille, qui fait semblant d'être un raté pour ne pas décevoir son père. Néanmoins ils sont heureux et s'aiment, réellement. Un jour, la famille gagne au Loto, et là, leur vie bascule, ils décident d'aller vivre à Monaco.

 

Je n'en dirai pas plus, au cas où, après mon petit compte rendu, vous ayez envie de le voir (la curiosité est une qualité inestimable).

 

J'ai donc suivi, avec plus ou moins d'intérêt, les péripéties de ces personnages plus vrais que plastique.

 

J'ai quelques fois souri. Guère plus.

 

S'il se veut un film tendre, drôle, attachant, dans la lignée des "Bienvenue chez les Ch'tis", "Podium" et autres, dont il est un croisement assez effarant... Il manque son but, et sa cible, par la même occasion.

 

"Les Tuche", c'est à mon sens du cinéma de récupération. Un peu de la tendresse de "Bienvenue chez les Ch'tis", un peu du beauf  extrême de "Mammuth", un peu des situations délirantes et irréalistes de "La Beuze". Et la récupération ne se fait pas seulement en piquant gentiment les idées des autres cinéastes.

 

En effet, Jean Paul Rouve nous sert un Jeff Tuche sous forme de personnage réchauffé au micro ondes, ressorti du placard des Robins des Bois... Si si, rappelez vous, Télé Radio Bière Foot, sketche régulier. Même beauf, même attitude, même accent. Le réalisateur a t il sincèrement cru que cela passerait inaperçu ? Raté, encore. Quant à Isabelle Nanty, la pauvre, elle fait peine, s'engouffre comme elle peut dans la brèche, mais n'est jamais vraiment crédible, tant elle ne fait que suivre le (vieux) jeu de Rouve. Les enfants sont à peine plus crédibles, parce que, jeunes, ils sont moins dans l'utilisation des ressorts, et ont un répertoire moins fourni.

 

Du côté de la partie monégasque du film, c'est tellement peu crédible que franchement, il aurait fallu couper la moitié des scènes. Jérôme Commandeur est mou, et manque de sophistication dans son rôle d'hôte de Country Club qui se voudrait guindé et snob mais paraît juste un peu coincé et furax.

 

J'ai déjà vu de mauvais films, car dans le cinéma français, ils sont légion. Mais là, j'ai juste envie de dire, "Mais de qui se fout on ?". Visiblement, des spectateurs, à qui on tente de vendre un mix inintéressant de recettes éculées pour avoir été vues et revues.

 

On peut passer son chemin sans soucis et s'arrêter sur l'amplement plus drôle et intéressant "Rien à déclarer", qui fera l'objet d'un prochain article.

Publié dans Coin ciné

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